05 juillet 1916

Publié le par Alain

Le 5 juillet 1916

 

Ma chère Margot

 

Hier le 4 je n’ai pas eu un moment pour t’envoyer un mot, alors je te fais réponse à ta lettre du 1er et du 2  très heureux de vous savoir tous en bonne santé moi ça va pour le moment. Sur ta lettre du 1er tu me dis que mes lettres sont plus gaies qu’avant ma permission, peut être oui car j’attendais avec impatience l’heure de mon départ aussi aujourd’hui je suis très heureux de vous avoir tous vu voilà pas longtemps, c’est un grand ennui de moins pour moi. Maintenant je dois penser aussi que la prochaine permission sera définitive, ce qui fait donner un peu plus de courage. Je suis très heureux que tu me racontes tes avaries de ton commerce que veux tu il y a bien des choses que je pourrais empêcher dans tes avaries si j’étais là mais d’un autre côté je suis très heureux que tu aies une bonne organisation, ce qui me rend plus heureux. Je suis très heureux que la roulotte soit peinte ça lui donnera une bonne conservation. Maintenant tu me dis que la guerre finira à la fin d’août écoute je voudrais bien que tu me dirais la vérité mais écoute nous le savons pas, espérons que ça suit à ta pensée. Ca serait mon grand bonheur à moi ainsi qu’à beaucoup de camarades (…) souhaitez le. Maintenant tu as bien fait de rien dire à Mme Perrault c’est une maigre cliente mais enfin ce qu’elle prend tu n’as plus à  le vendre tu lui aurais dit que la vérité certainement que tu ne l’aurais plus revue après donc tu as bien fait . Maintenant quand elle te disait ceux qui n’avaient jamais donné si en tous cas elle voulait parler de notre formation tu pouvais lui dire que ceux qui donnent qu’ils étaient bien heureux de manger malgré qu’ils donnent et qu’il en fallait pour des ravitailles ou sans cela ils mourraient de faim. Nous lui ferons comprendre ça plus tard. Maintenant autre chose pour Henri. Je ne puis t’en donner des détails. Ma chère Margot tu me dis qu’il fait beau à la pêche certainement que nous serions heureux d’y aller ensemble avec toute la petite famille, grand père et grand mère manger un petit rillon sur l’herbe quel bonheur ce serait enfin. Espérons que ça viendra et que nous saurons comprendre le bonheur que nous avons perdu.

J’ai reçu ton colis contenant un pot de beurre et du fromage tout cela me fait plaisir et je te remercie de tout cœur.

Ma chère Margot je m’arrête je n’y vois plus clair. J’attendrai demain le plaisir de te lire et de faire réponse.

Ton mari qui t’aime pour la vie et t’embrasse mille fois de tout son cœur ainsi que les enfants.

 

E. Vallet

Publié dans blogduboucher

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