20 novembre 1916

Le 20 novembre 1916

Ma chère Margot

Avec grand regret je t’écris que je ne peux pas, malgré les permissions établies pour le départ il y avait que notre division à partir et j’étais le 3^ème, sur 9 que nous partions, voilà que maintenant il nous retire 6 pour en faire partir de la 17^ème et les aînés, c'est-à-dire des 2 autres divisions, tu vois bientôt prêt à monter dans le train, il faut rester, tout mon (…) est prêt, alors ça me recule de 12 à 13 jours, je suis sûr de partir au 1^er tour maintenant, écoute ça m’a fait grand mal au cœur, et cependant il n’y a rien à faire, ce qu’il m’a le plus contrarié c’est de t’avoir avertie tu vois qu’il ne faut rien compter avant qu d’avoir en mains. Je t’affirme que j’étais cependant heureux de partir, d’ici 12 il peut y avoir encore du changement, maintenant, je compte pour 12 jours de recul, plus que sur mais, je te répète peut y avoir d’autre avarie, c’était une drôle de surprise hier, mais aujourd’hui elle est pire. La santé est bonne, mais pas si bonne qu’hier, dans quelques jours ce sera passé. J’espère trouver le Papa complètement rétablie quand j’irais en permission. Je pensais que mercredi soir je serai couché à tes cotés pour pouvoir me réchauffer mais non ce sera que dans 13 à 14 jours ce sera long. Pour moi ça ne se passera pas vite. J’aurai grand besoin que tu me prépares un bon bain pour noyer complètement mes totos, je vais être obligé de vivre avec eux 15 jours de plus. Ma chère Margot reprenons nos correspondances c'est-à-dire continuons comme par le passé.

Ton mari qui t’aime et t’embrasse mille fois de tout son cœur ainsi que les enfants en attendant que je puisse le faire moi-même.

E. Vallet

Embrasse le Papa la Maman Vincent & grand-mère Rousseau

Monsieur Massacre m’a donné son colis pour remettre à sa femme que je vais lui remettre demain, il va être heureux que je ne parte pas.
Encore mille baisers et malgré tout j’espère à bientôt sans y compter.