15 novembre 1916

Publié le par Alain

Le 15 novembre 1916

 

Ma chère Margot

 

En réponse à tes deux lettres du 12 et du 14 tu m’excuseras hier je n’ai pu t’écrire car j’ai été demandé pour faire un dîner pour quelques sous officiers de chez nous. Je n’ai pas voulu leur refuser, ce n’est pas que ça me rapportait mais j’ai eu le plaisir de bien dîner, donc j’ai été pris depuis midi jusqu’au soir 10haprès il était trop tard pour écrire. La santé est toujours bonne. C’est regrettable que je puisse pas avoir la photo du Papa et de la Maman Vincent car ça m’aurait fait beaucoup de plaisir enfin (…) qu’il n’est pas possible. Tu es toute excusée pour ta lettre moi ça peut m’arriver aussi. Je trouve très étonnant de ne pas avoir eu des nouvelles de l’Oncle et Tante Vincent car voilà un bon moment que je leur ai écrit et je n’ai pas de réponse je leur avais remercié au point [de] vue de la petite Suzanne auraient ils pas reçu ma lettre, ça m’étonnerait enfin si ils sont en bonne santé c’est le principal. Pour aller te voir je ne sais quand, peut être dans un mois peut être dans deux, je ne puis pas savoir. J’envoie une carte à Marinier demain pour avoir de ses nouvelles. Je vois avec plaisir que le Papa va bien mieux j’espère d’ici peu tu m’annonceras son rétablissement complet. Je vois également avec grand plaisir que tu as une très bonne organisation mais surtout faire bien attention à toi ne pas faire (…) de travail. Alors Flora est à l’attache (elle est comme moi) mais moi je voudrais bien être à sa place c'est-à-dire dans sa niche, je ne serais pas loin de toi mais je pense que je casserais ma chaîne, qu’en penses-tu ? …

Pour mon colis je préfère le garder je l’emporterai quand je partirai en permission mais quand est, comme tu dis inutile que tu vienne me chercher je pense reconnaître le chemin, quand je serai sur la route de St Martin le beau à Athée je marcherai de bon cœur et j’irai te surprendre dans ton dodo, je rentrerai que si tu veux m’ouvrir, si tu ne veux pas je me rentournerai. Ne penses pas encore à mon arrivée car ce n’est pas encore maintenant. Tu as le temps d’y penser, tu as encore le temps d’inviter ta connaissance à venir te voir sans crainte que je vous surprenne, tu vois si je cause bien. Tu me dis que tu tacheras de me faire engraisser, je ne suis pas si maigre que tu le penses, pour toi tu ne tiens pas que je te fasse engraisser et bien moi non plus alors tu vois ça ira tout seul. Ma chère Margot je termine en t’embrassant mille fois de tout mon cœur ainsi que les enfants et merci de tes bonnes intentions.

Ton mari qui t’aime pour la vie

 

E. Vallet

Publié dans blogduboucher

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